1. |
Pierrot
04:15
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Au bord de la Lune (Bruno Jouanne Gratpanche)
Je pense à Pierrot, au bord de la Lune
Sur son lamparo, il pleure sa brune
Toi qui vois le monde, depuis ton orbite
Toi qui vagabonde, sur ton satellite.
Sur la face cachée, de ton astre mort
Quand on est couché, pendant que l’on dort
Pierrot mon ami, est-ce que tu dessines
Le visage endormi, de ta Colombine ?
Dans la poussière grise, tu fais son portrait
Les traits se précisent, c’est elle pour de vrai
Où est cet’ ballerine ? Où est-elle passée ?
Où est cette coquine ? Tu es tout cassé
Mon pauvre Pierrot, Tout’ les « Colombine »
A ch’val, en métro, un jour se débinent
Elles quittent la Terre, elles quittent la Lune
J’en f’rais pas mystère, itou j’en avais une
Elle partit un jour, avec un coquin
Elle me laissa pour, un drôle d’Arlequin
J’ai souffert aussi, j’en ai même pleuré
Puis vînt l’éclaircie, d’un rayon doré
Chaud comme du pain, quand il sort du four
C’est not ’vieux copain, c’est l’astre du jour
Qui nous embobine et puis nous ramène
Une Colombine azuréenne (azu-uréenne)
Vînt l’heure du réveil, avais-tu rêvé ?
C’était le soleil qui s’était levé
Pierrot sèche tes yeux, elle vient te chercher
Pierrot dis « adieu » à ta face cachée
Toutes les « Colombine », pour les braves « Pierrot »
Comme des coquines, à ch’val, en métro
Reviennent sur la terre, pour un pas de deux
Danseuses légères, pour un entredeux !
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2. |
Ligne de fuite
03:42
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Ligne de fuite (Bruno Jouanne Gratpanche)
Je rêve une maison
Qui respire et qui tremble
Aux recoins à foison
Pour s’y cacher ensemble
Pour y vivre à demeure
Dans une autre dimension
Dans un futur intérieur
Un monde où nous nous aimerions
Une bâtisse telle un château
Maudite des dieux et des diables
Avec des tentures, des rideaux
Et un grand lit instable
Un vieux parquet sans âge
Qui frémit de toutes ses lattes
Recelant mil et un outrages
Qui gémissent et qui grattent
Une multitude de portes
Qui, sur toi s’ouvriraient toujours
Suivie d’une joyeuse cohorte
D’enfants au coeur plein d’amour
Et demain à ma fenêtre
Le jour viendra toquer
Demain matin peut-être
Tu seras là, à mon côté
Alors j’oublierai le château
Où je passe mes nuits
Nous irons rêver devant un tableau
Dans une quelconque galerie
Et au fond de cette croûte
Vers une bâtisse interdite
S’embrumera une route
Qui nous entraînera dans sa fuite
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3. |
L'homme-boîte
05:15
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L’homme-boîte (Bruno Jouanne Gratpanche)
J’habite tout nu dans un carton
J’ai une fenêtre sur la rue
Sur le trottoir, sur les piétons
Et sur mes amours perdues
Dans mon carton je n’ai pas d’histoire
Je suis l’roi du trottoir
Quand il le faut je me déplace
Avec ma boîte, mon seul habit
Dans ma robe, ma carapace
Je n’suis pas vraiment sans-abri
Quand j’en peux plus j’me pose parterre
J’rêve d’une fille solitaire
J’suis un’sorte de sans domicile
Je ne mange que ce qu’on me donne
J’ai les yeux ouverts sur la ville
Et je vois tout, qu’on me pardonne
Les passants jamais ne s’arrêtent
Ils courent (en) baissant la tête
Ouais, j’ai laissé le costume gris
D’une existence bien programmée
Avec accès aux paradis
High-tech pour les cerveaux paumés
Ouais je suis parti un matin
Pour tracer mon chemin
Pour faire l’escargot dans les rues
J’ai tout le confort dans ma boîte
Je suis une sorte de tortue
A l’abri dans ma caisse étroite
Je n’ai plus rien à redouter
Plus rien, j’ai tout jeté
J’habite tout nu dans un carton
J’ai une fenêtre sur la rue
Sur le trottoir, sur les piétons
Et sur mes amours perdues
J’ai une fenêtre sur la rue /et
Sur mon amour perdu
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4. |
A une inconnue
08:41
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A une inconnue(Marc Arditti)
Tu sors jamais le samedi soir
Tu ne vas pas au cinéma
Tu restes là, comme ça
A faire un monde où tu t’égares
Tu fais pas gaffe au temps qui va
Aux gars qui s’retournent quand tu passes
T’as d’la misère quand tu chiales
Un p’tit bout d’bonheur par mégarde
Y’a d’la musique dans tes gamelles
Quand tu fais la soupe populaire
Quand t’as l’sourire aufond du coeur
T’es ma sirène, t’es mon bonheur
Je t’ai suivie sur les chemins
Je t’ai attendue bien des soirs
Sous cette lanterne illusoire
Tu ne m’a pas tendu la main
Et tu m’aurais sûrement gardé
Toi que j’eusse aimé ma compagne
Si j’avais pu te rencontrer
Ailleurs que nulle part…
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5. |
L'homme de pierre
04:30
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L’homme de pierre (Bruno Jouanne Gratpanche)
Lourd comme un rocher l’homme de pierre pourtant se déplace sans faire de bruit, sans rien bousculer.
Nul jamais ne le voit se mettre à l’oeuvre, il est discret et timide.
Pourtant, parmi les gens ordinaires, il est toujours en action.
Un soir d’été il est ce banc gris à l’ombre d’un tilleul parfumé sous lequel les amoureux s’embrassent.
Demain matin il sera contre une cathédrale, s’arc-boutant sur la construction. C’est sa façon à lui de soutenir les espoirs fous que les hommes ont mis dans leurs édifices.
Après il sera de ces arcs de triomphe, toujours consternés par la folie des conquêtes.
Comme il est bon, il restera là, sans bouger, protecteur.
Jadis, il était pont entre les deux rives d’un fleuve, s’étirant d’une berge à l’autre pour relier les uns avec les autres.
Pour remplir les ventres et les greniers, on passait avec des charrettes surchargées en cahotant sur son dos mal dégrossi. Ca ne lui faisait pas mal, bien au contraire.
Il pût être muraille, rempart, défense derrière laquelle on s’abrite quand l’envahisseur investit les plaines.
Plus tard il sera pavé, projectile, blocs de granit entassés au bord d’un trottoir. Sa charge sera contestataire. Il lui faudra revendiquer.
L’homme de pierre sera fier de sa mission. Toujours prêt à construire, l’homme de pierre est tout à fait utopiste.
L’homme de pierre ne peut qu’abriter. Il peut réchauffer aussi l’hiver quand il est âtre.
Il garde alors le feu qui garde les hommes.
Mais quand ses frères, l’homme de pluie et l’homme de terre se fâchent, se battent et que tout tremble l’homme de pierre se met à genou.
Et il s’écroule.
Et de ses entrailles on voit du sang qui coule lentement.
L’homme de pierre pleure le sang de ceux qu’il avait protégé.
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6. |
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Un p’tit coin de ciel bleu (Bruno Jouanne Gratpanche)
J’ai un truc au-dessus de la tête
C’est comme un arceau
J’ai un truc au-dessus de la tête
Depuis le berceau
Je lèv’ les yeux, j’regarde en l’air
Je ne vois pas bien
Je lèv’ les yeux, j’regarde en l’air
Mais je ne vois rien
J’ai quelque chose au d’ssus de ma tête
Depuis des années
J’ai quelque chose au d’ssus de ma tête
Depuis qu’je suis né
Je lève le nez, j’sais pas quoi faire
Tout est bien trop haut
Je lève le nez, je quitt’ la terre
Comme les corbeaux
Avec de la poudre et un tuyau
Je vais m’amuser
Avec de la poudre et un tuyau
J’vais m’faire un ’fusée
Pour décoller, pour aller voir
Au d’ssus des nuages
Si tout est froid, si tout est noir
Je f’rai ce voyage
Et j’ vous ramènerai, un peu de ciel bleu (plusieurs fois).
Je vous promets, un p’tit coin d’ciel bleu.
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7. |
La fin des mimosas
02:09
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La fin des mimosas. (Bruno Jouanne Gratpanche)
Si tu savais tout ce que je pleure
Tu pourrais compter mes larmes
Tu pourrais ramasser mes armes
Avec mes bouquets de fleurs
C’est la fin des mimosas
Nous n’vieillirons pas ensemble
J’ai peur, j’ai froid et je tremble
Si tu savais tout ça, Liouba
Au parc Monceau les canards
Font de la luge sur le lac
Excuse-moi mais j’vide mon sac
Ils glissent comme moi au hasard
Tu repars vers ta Russie
L’enfant roi ferme les yeux
J’reste ici, j’peux pas faire mieux
J’meure à Paris, j’meure ici
Dans mes nuits les plus belles
J’ t’aime encore et je t’étreins
Jamais ton feu ne s’éteint
Ma petite « mère Noël »
Pour la douceur de ton corps
Et le parfum de ta peau
Et la chaleur de tes mots
Pour tout ça je t’aime encore
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8. |
A cause de la pluie
03:01
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A cause de la pluie (Bruno Jouanne Gratpanche)
A cause de la pluie
On s’est manqué de peu
Cet après-midi
Tout ça parce qu’il pleut
Il pleut dans mon coeur
L’eau ruisselle sur tes joues
Il pleut comme je pleure
La fin d’notre amour fou
A cause de la pluie
On s’est manqué de peu
Cet après-midi
Tout ça parce qu’il pleut
Un dernier rendez-vous
Je voulais te retenir
Et soudain tout est flou
Je ne peux plus écrire
A cause de la pluie
On s’est manqué de peu
Cet après-midi
Tout ça parce qu’il pleut
Il pleut à grosses gouttes
Nul espoir n’est permis
Il n’y a plus aucun doute
Notre histoire est finie
A cause de la pluie
On s’est manqué de peu
Cet après-midi
Tout ça parce qu’il pleut
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9. |
La chambre blanche
03:29
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La chambre blanche (Bruno Jouanne Gratpanche)
Dans cette chambre blanche
Il nous manque des fleurs
Parfois j’ai l’coeur qui flanche
Il n’faut pas que je pleure
Mon enfant, mon amour
Nous irons à la mer
Nous pass’rons quelques jours
Loin d’ici, au grand air
Dans cette chambre blanche
Il nous manque des fleurs
Parfois j’ai l’coeur qui flanche
Il n’faut pas que je pleure
Tes cheveux sont tombés
C’est pas grave mon amour
C’est pas grave mon bébé
Ils repouss’ront un jour
Dans cette chambre blanche
Il nous manque des fleurs
Parfois j’ai l’coeur qui flanche
Il n’faut pas que je pleure
Mon enfant s’est relevé
Il s’est très bien battu
Y serait-il arrivé
Sans votre aide éperdu ?
Pour ces p’tites vies fragiles
Il nous manque des fleurs
Des fleurs et des actes utiles
Pour tous nos tout petits coeurs
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10. |
Abysses
03:33
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Abysses (Bruno Jouanne Gratpanche)
Les sirènes chantent la chanson des bateaux perdus
Et les vagues dorées scintillent au couchant
Soleils vermillions, algues, longs cheveux confondus
Ils sortent de l’eau, ils viennent vers nous en marchant
Un nouvel âge est né…
Diaphanes, presque transparents, vers nous médusés
Ils avancent sans ordre et sans arrière-pensée
Ils n’ont rien d’autre que leurs grands yeux amusés
Ils se rapprochent de nous avec leur sourire insensé
Un nouvel âge est né…
Ils sortent des abysses, de nos grandes profondeurs
Ils n’ont pas d’ombre, la lumière les traverse
Il nous faut les rejoindre sans haine et sans peur
Regardez nos vieilles pensées que l’océan disperse
Un nouvel âge est né…
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11. |
Vague à l'âme
02:21
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